Face à la maladie ou à la mort : 3 pistes de réflexion

Pour affronter la maladie et la mort, la qualité du moment vécu est une clé. Y réfléchir ? 3 propositions pour rendre l’inacceptable plus acceptable.

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Vivre le mieux possible la confrontation à la maladie et à la mort

C’est un sujet qu’on n’a généralement pas envie d’aborder. Qui fait mal, qui fait peur. Comment affronter la maladie ou la mort ?  Et puis, la maladie grave ou la mort te tombent dessus de près ou de loin.

Un coup dur pour la vitalité. Or, l’élan de vie est indispensable pour prendre soin de soi et vivre au mieux ces épreuves.

Je crois qu’il est nécessaire d’accueillir ses souffrances, oser sauter à pieds joints et boire la tasse.  Je ne suis sure de rien. Dans cet article, je partage ma réflexion et mon expérience pour aborder ces situations. Et apporter, j’espère, un peu de réconfort.

Aborder la maladie et la mort en y réfléchissant ?

feu de cheminée
La chaleur du réconfort. Crédit photo Pixabay

D’abord, quelques points de vue.

En premier, je te livre ce qui me semble important et qui me réconforte vraiment : 

  • Nous parlons peu d’avant la naissance. Avant de naître, finalement, nous étions morts. Je pense que je retournerai d’où je viens avec ceux qui m’auront précédée et que je connais déjà le chemin.
  • Vivre éternellement pourrait être excessivement ennuyeux. En effet, l’énergie de vivre, qui rend l’existence stimulante, se nourrit de la perspective de la mort. Bannir la mort de sa vie revient à vivre de manière incomplète. A partir du moment où je suis vivante, même si je n’ai rien demandé, j’ai besoin de la mort pour vivre pleinement. Je cultive et je décide de faire le choix de la vie en acceptant la mort. 
  • Il est possible, en cas de grave maladie, de repousser l’échéance même si nous n’avons aucune emprise sur la mort. Le Docteur David Servan Schreiber a survécu 19 ans après l’annonce de son cancer et à 3 récidives. 20% des malades font mentir les diagnostics. 

Rendre plus acceptable l’inacceptable.

Se confronter aux épreuves ne les rend pas plus agréables mais certainement plus acceptables. 

Consacrer tout le temps nécessaire à une perte, par exemple, améliore le processus de soulagement. Le déni et la fuite ne sont pas les attitudes les plus douces. Ce à quoi on résiste devient encore plus envahissant et épouvantable. Essayons de soulager cette épreuve le mieux possible et faisons-nous confiance. 

Maintenant, miser sur la qualité du vécu.

bougie
Protéger la flamme. Crédit Photo Pixabay

1. Y penser avant, un peu, régulièrement et vivre pleinement.

Je ne considère pas la mort comme un tabou parce que cela aide quand on y est confronté. 

En ayant conscience que cet événement est inéluctable pour soi et les autres, nous sommes incités à mieux profiter de la vie, à oublier de nous inquiéter, à nous concentrer sur ce qui est essentiel, là, maintenant. C’est une victoire sur la peur pour la vie. 

Les gens qui acceptent de penser à la mort sans s’y attarder témoignent qu’ils donnent au contraire plus d’importance à la vie et ils en profitent mieux. 

2. Accepter s’il s’agit de soi.

En prenant soin de soi et en se faisant confiance, on peut aborder l’épreuve avec plus de force.

Je vais partager 2 situations  : 

1. Recevoir la nouvelle que l’on est malade avec une issue très incertaine

Tout un catalogue d’émotions allant du déni, du refus, à la stupeur, à la colère… défilent selon la personnalité de chacun. Ces états émotionnels incontrôlables et imprévisibles sont des mécanismes de défense contre l’agresseur. Je ne sais pas pour toi, en ce qui me concerne, j’aurais probablement l’impression que la vie me rejette du train. En voyant que mon wagon est à l’arrêt et que les autres continuent le voyage,  je serais certainement dominée par un sentiment d’injustice.

    • Prendre alors le temps nécessaire pour accepter cette nouvelle,  ressentir et exprimer physiquement ses émotions. Pleurer, par exemple, permet de mieux affronter l’épreuve. Les larmes ont un pouvoir d’apaisement reconnu car les pleurs évacuent du cortisol, l’hormone du stress. Garder en soi ses émotions ou les nier augmente la souffrance. Ressentir plutôt que de réfléchir soulage et aide à dépasser la mauvaise nouvelle.
    • L’optimisme et l’action sont des facteurs déterminants en cas de maladie. Selon le Docteur David Servan Schreiber, décédé en juillet 2011 d’une maladie incurable qui a duré presque 20 ans,  moins on est angoissé, mieux on peut lutter et agir. Combattre une maladie prend beaucoup d’énergie.
    • L’être humain est capable de s’adapter pour prendre soin de sa qualité de vie. Thierry Janssen, neuro-chirurgien et maintenant psychothérapeute , témoigne de son expérience de connexion, par la méditation, avec la partie profonde de lui-même, au delà du mental et des réactions émotionnelles. Il décrit un espace intérieur de silence et de paix qui peut aider à vivre l’épreuve. Les personnes ayant peu de temps à vivre peuvent montrer des aptitudes à s’enraciner en eux-mêmes pour trouver de la quiétude. Si l’on ne dispose pas de remède contre sa maladie, essayer d’ être attentif à soi, à ses besoins, doux avec soi-même, identifier tout ce qui nous fait du bien ou plaisir et en profiter.
    • La capacité d’adaptation se révèle aussi dans les émotions. Le Docteur Kurt Gray de l’université de Caroline du Sud rapporte dans Psychological Science les résultats de sa recherche sur l’attitude des personnes proches de la mort. « Alors qu’on imagine que leurs émotions sont tristes et terrifiantes, mourir est vécu de manière plus positive qu’on ne le pense. Les humains ont une énorme capacité d’adaptation tant physique que émotionnelle ». Il a constaté que les émotions de personnes imaginant qu’elles étaient proches de la mort sont beaucoup plus négatives que celles qui se savent vraiment en fin de vie et qui ont des sentiments plus agréables. Bien sûr,  ces recherches ne peuvent s’appliquer à toutes les personnes mais elles sont, pour moi, encore un réconfort.
    • Ne pas hésiter à demander de l’aide et à se rapprocher d’associations de malades pour pouvoir parler de sa maladie et de tout ce qui peut faciliter son vécu. S’entourer de personnes compréhensives, optimistes, respectueuses et capables de recul sur la situation.
des mains
Accepter la main tendue. Crédit photo Pixabay.

2. Vivre un deuil

    • Comme pour la maladie, donner de la place au deuil et tout le temps qu’il faudra. La mort biologique de l’être cher sera suivie d’une mort symbolique, essentielle pour pouvoir reprendre le cours de sa vie. Entre les 2, le processus du deuil. Il faut du temps pour éteindre sa peine et enclencher une nouvelle vie : dépasser la perte, la souffrance, la tristesse et la solitude de son corps et de son esprit.
    • Également, prendre soin de soi et de sa qualité de vie sans hésiter à demander/accepter de l’aide. Être triste est naturel et partager sa peine est aussi réconfortant. 
    • Se remettre en vie. Petit à petit, par alternance, reprendre le cours de sa vie en agissant. La routine au départ, la banalité de la vie manifestent que celle-ci continue.  Cela peut être une première source de motivation. A partir d’un deuil, il est aussi possible de créer quelque chose de positif, de transformer son chagrin en énergie créatrice, qui, pas à pas, va diluer la peine. 

3. Être présent s’il s’agit d’un proche.

En ayant une attitude et un comportement justes, on peut aider un proche à vivre les 2 situations précédentes.

  • En tout premier lieu, ce n’est pas notre angoisse ou notre douleur qui sont en jeu. Reconnaître qu’on ne sait pas, s’abstenir de donner des conseils et chercher à consoler. Donner à l’autre toute la place et oublier ses propres angoisses ou peines est le meilleur service à lui rendre. Vouloir pacifier, anesthésier ou interpréter les émotions de notre proche est touchant et sincère mais désespérant. 
  • Nos proches ont besoin de présence attentive et délicate, d’écoute et d’aide. Une attention centrée sur la présence et pas sur le problème. Demander à notre proche de quoi il a besoin et s’efforcer de lui proposer un appui tangible et pratique qui améliore sa qualité de vie.
  • Dans le cas d’un deuil, une présence régulière tout au long du processus est très appréciable. En effet, après la cérémonie, la vie reprend son cours pour les proches du défunt. Cependant pour les personnes qui vivent le deuil, la peine va durer encore. Accompagner la personne endeuillée de façon durable et régulière avec des rencontres ou rendez-vous suivis peut l’aider à retrouver un sentiment de stabilité pour repartir de l’avant. 

Clap de fin.

Le sujet douloureux de cet article est écrit avec l’intention de faire pousser des graines de réconfort et d’apaisement. Il ne peut pas proposer de solution.

L’attitude par rapport à la mort appartient à chacun. Être nous-même et nous faire confiance, définir ce qui est important, et nous permettre d’avancer. Pour conclure, je ne peux que sobrement nous souhaiter beaucoup de courage quand nous aurons à vivre ces tristes moments et de croire en nos capacités.

Se rappeler aussi que vieillir bien vivant, c’est entretenir sa vitalité pour pouvoir résister aux coups durs.

A bientôt !  

Des ressources pour aider à affronter la maladie et la mort.

Smile in a box   Je souhaite te faire connaitre ce blog et ce site créés par 2 soeurs, Amélie et Claire, qui ont transformé une épreuve de leur vie en une solution pour tous :  plein d’idées, de conseils et d’astuces pour faire sourire un proche et améliorer son bien-être. En particulier, jette un oeil à l’article des petites attentions qui remontent le moral.

Si tu souhaites une réflexion philosophique sur la mort et sur la vie, je te propose de lire la lettre à Ménécée de Epicure

Comprendre le  processus du deuil de Elisabeth Kübler-Ross

Enfin, 2 livres magnifiques de Marie de Hennezel,  psychologue, psychothérapeute et écrivaine française, engagée dans l’amélioration des conditions de la fin de vie. Elle aborde le sujet avec infiniment de tact et d’empathie. Dans un interview au Monde, Marie de Hennezel énonce : « Le déni de la mort a ces conséquences. Au niveau individuel, il n’aide pas à vivre. Il appauvrit nos vies. En faisant comme si la mort n’avait pas d’incidence sur notre manière de vivre, nous croyons vivre mieux, mais c’est l’inverse qui se produit. Nous restons souvent à la surface des choses, loin de l’essentiel. »

Un dernier coup de pouce qui peut faire du bien : le Sisu, l’art de vivre des Finlandais pour trouver courage, résilience, persévérance face aux adversités. Si la lecture n’est jamais suffisante pour traverser les difficultés, elle peut nous aider à nous sentir reliés avec les autres.

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