Conserver le moral : les petits secrets de la bonne humeur

La bonne humeur, c’est comme un anti cyclone au bulletin de la météo intérieure : avis de sourire, joie de vivre et entrain pour la journée. On l’espère mais ce n’est pas toujours évident. De temps à autre, la morosité, l’irritabilité et le cafard se déclenchent. Il est possible et souhaitable d’y échapper car, si le phénomène se répète, la déprime peut déraper. En poursuivant ta lecture, tu auras des conseils pour garder le moral, le retrouver si tu ne l’as pas, et cultiver un bon état d’esprit.

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Sur quoi se base le moral ?

Une période de mélancolie arrive à tout le monde. On va balayer les clichés qui laisseraient croire que cela arrive à certains et pas aux autres et que certaines causes produisent toujours les mêmes effets.

Humeur au beau fixe, hormones en coulisse

La bonne humeur ne dépend pas que de la psychologie. Elle est aussi liée aux hormones. Le cerveau produit un cocktail d’enthousiasme et d’énergie : la dopamine stimule, la sérotonine régule et apaise quand les endorphines donnent du plaisir. A la ménopause, le bouleversement hormonal entraîne parfois des troubles de l’humeur. Un traitement hormonal de substitution est alors proposé pour traverser cet épisode de turbulences. Cependant, la manière de penser et de vivre, l’équilibre émotionnel, jouent un rôle pour que les neurones produisent régulièrement ces molécules.

Déprime n’est pas dépression

Quand la mélancolie, le cafard, le blues surviennent, on se sent insatisfait, à plat, irritable, maussade, bilieux et abattu. Cependant, les répercutions au quotidien de ces affres restent légères et transitoires. Il est possible de ramener les coups de moche au beau fixe.

Si les symptômes persistent au-delà de 2 semaines ou se répètent de plus en plus fréquemment, il peut être question de dépression. Les perturbations de l’énergie et de l’humeur deviennent pathologiques. Cette forme de fatigue morale est une maladie dont les causes sont autant physiques que psychologiques. Elle peut avoir de graves répercutions si elle n’est pas soignée avec un psychologue ou un psychiatre.

La jovialité, une mine de vie

Avoir un bon moral rend léger et joyeux et l’existence plus vivante. La joie de vivre est indispensable au corps et à l’esprit. La santé en tire partie et l’espérance de vie s’allonge même. Les chances de guérison en cas de maladie sont augmentées.

bol souriant
Un bon bol de vitalité pour la bonne humeur

Ce foutu caractère

Le cafard aurait-il un rapport avec une bonne ou mauvaise nature ? Sous entendu, les « bonne nature » seraient à l’abri alors que les personnes, qui dramatisent souvent et se polarisent sur les choses négatives, feraient carton plein de déprime. Pourtant, quelqu’un d’optimiste et de positif peut aussi vivre des sautes d’humeur et le cacher. Et, l’entourage déconcerté risque de minimiser sa baisse de moral et de lui apporter moins de soutien. La déprime n’est pas non plus un manque de volonté. Une personne démoralisée a tendance à se critiquer et à se dévaloriser. Le plus souvent, les gens maussades sont sans pitié pour eux mêmes.

Si les causes extérieures (matérielles ou physiques) et les conditions de vie infléchissent naturellement l’état d’esprit, le fonctionnement psychologique rentre aussi en ligne de compte. La déprime est une réaction contre des situations stressantes. Ce qui peut perturber les uns n’affectent pas les autres. Prendre conscience de ses particularismes aide à se protéger.

Par exemple, les gens qui ont tendance à contrôler leur existence se sentent abattus au 1er imprévu, raté ou à la moindre contrariété. D’autres, émotifs, auront le cafard après une pensée nostalgique, une épreuve imaginée avec anxiété ou une actualité bouleversante. Il y a les affectifs qui voient la vie en noir suite à une incivilité, une dispute ou un conflit. Sans oublier les accablés, plombés à la pensée d’un engagement inévitable, repoussé sans fin. Si ces déclencheurs deviennent tyranniques, la psychothérapie est une aide pour se libérer de ces mécanismes.

Si vous voulez que la vie vous sourie, apportez-lui votre bonne humeur !

Sipnoza , Philosophe 1632-1677

Pas une question d’âge

Le moral dans les chaussettes concerne t-il seulement les adolescents ou les gens très âgés ? Les enfants ne sont pas à l’abri d’une baisse de moral. Les bébés qui ne peuvent le dire vont le montrer : tristesse, repli, perte d’appétit, mauvais sommeil ou détresse. Rien à voir avec un caprice ou une contestation. Quelque chose a changé, les affecte ou les insécurise. Chez les plus grands, des problèmes scolaires mais aussi un comportement anormal doivent alerter. A l’adolescence, le phénomène est fréquent et il faut surveiller que la mélancolie et les idées noires ne deviennent dépression, anorexie, boulimie, addiction, isolement et violences.

Les actifs ont aussi leurs raisons et leurs soucis d’humeur. La vie trépidante, les conditions de travail, les difficultés de couple et au sein de la famille sont à l’origine des montagnes russes. L’équilibre mental peut devenir fragile et le stress s’installer avec le risque de développer des pathologies. Une déprime permanente peut annoncer une dépression et il ne faut pas hésiter à consulter.

Enfin vers la soixantaine, la retraite développe parfois un sentiment de vide et d’inutilité, sans oublier, pour les femmes, les débordements de la ménopause. L’âge apporte aussi son lot d’épreuves et de soucis de santé, avec des effets plus ou moins sensibles sur le moral. Ce n’est pas une fatalité, c’est normal, et il est conseillé d’en parler en laissant sa pudeur, sa fierté ou sa timidité par-devers soi.

La bonne humeur a quelque chose de généreux, elle donne plutôt qu’elle ne prend.

Alain, Philosophe 1868-1951

La faute à l’hiver

La déprime automnale et hivernale est bien connue de plus de la moitié des Français, selon ce sondage. Les causes ne sont pas élucidées : le froid, la fatigue et la baisse de la lumière pourraient l’expliquer. La luminothérapie est une technique pour s’exposer aux éclairages artificiels et être mieux. Il arrive aussi que le coup de blues saisonnier se fasse sentir, moins fortement, à l’arrivée du printemps. Alors qu’elles pourraient se réjouir des beaux jours, certaines personnes sont au contraire vidées, à plat. L’organisme, fatigué, privé de lumière, aurait du mal à sortir de la léthargie de l’hiver et à adopter un nouveau rythme. Ces tensions physiques et mentales impactent l’état d’âme.

Quels conseils pour être toujours de bonne humeur ?

Ces suggestions sont éprouvées mais il ne suffit pas de savoir quelles graines planter pour les cultiver durablement. Ce petit rappel a pour but de motiver à la pratique régulière.

prendre soin

1. Prendre soin de soi

Quand on s’oublie, le moral et le bien-être pâtissent. On a bien des prétextes de ne pas prendre assez soin de soi : temps, moyens, droit, mérite, croyance que cela ne rend pas plus heureux… Être heureux, je ne sais pas, mais mieux disposé sûrement. Je me rappelle ce message publicitaire d’un coiffeur : « recoiffe-moi le moral ! »

Il ne s’agit pas uniquement de se pomponner. Il est aussi question de prendre conscience de ses pensées et de ses états émotionnels afin de leur apporter une réponse. Se rajoute l’attention aux douleurs physiques qui demandent de la considération. Pour soi comme pour les proches, l’insatisfaction et les frustrations entraînent des sautes d’humeur intempestives et les réactions trop vives sont rarement agréables et bien accueillies. Améliorer l’estime et l’image de soi crée un bouclier contre la morosité. Et inversement, quand on est bien luné, on a tendance à mieux s’aimer.

2. Faire de l’exercice physique

Bouger est bénéfique pour garder le moral. Des études ont montré que le sport peut être aussi efficace que les antidépresseurs. En pratiquant un effort physique régulièrement (30 minutes par jour de marche rapide font déjà l’affaire), on préserve sa bonne humeur. Une excellente occasion de s’exposer à la clarté naturelle du jour et de prendre sa vitamine D.

activite physique
mediter

3. Se relaxer et méditer

La relaxation ou la méditation pratiquées régulièrement protègent du blues. Se détendre restaure le calme intérieur et aère la tête. La jovialité revient pour un moment, comme après la sieste d’un bébé grognon.

La méditation est une démarche volontaire qui entraîne à observer sans réagir son agitation intérieure et à s’en détacher. La tranquillité mentale devient une seconde nature.

Dans l’idéal, il est conseillé de consacrer 3 séances de 10 minutes par jour à calmer ou à muscler son mental. Ralentir et prendre le temps aide à garder la sérénité car la précipitation, comme le manque de sommeil, rendent irritable.

4. Nourrir sa pêche

L’alimentation peut aussi jouer un rôle sur la jovialité d’une personne mais les recherches n’ont pas affirmé de liens de cause à effet. En revanche, l’effet inverse du moral sur l’alimentation ne fait pas de doute : les psychologues parlent de manger ses émotions.

Que privilégier dans l’alimentation ? Des aliments qui contribuent à l’activité des neurotransmetteurs et des hormones agissant sur l’humeur.

N’hésite donc pas à choisir des agrumes, des amandes, des bananes, du chocolat noir, de la fêta et de la mozzarella, des lentilles, des œufs, des cornichons, de la choucroute, des poissons gras, de la dinde et du poulet, des fruits secs. Du thé noir, une ampoule de vitamine D sous ordonnance et un supplément de magnésium, éventuellement.

Diminuer l’accoutumance au tabac, au café, à l’alcool et autres addictions est essentiel car lorsqu’on n’a pas sa dose, on devient à cran et démoralisé de l’être.

chocolat noir
s ouvrir au monde

5. S’ouvrir au monde

Entretenir sa curiosité et aller vers les autres : le renfermement sur soi, l’absence de nouveauté privent du piment de la vie. Si on donne à manger tous les jours la même chose à son esprit, il se sent comme en prison, sombre et lugubre. L’altruisme est non seulement bénéfique aux autres mais procure aussi un bon shoot de sérotonine, donc de gaieté. Qui dit gaieté, dit relation positive avec soi et meilleur état d’âme.

Que faire pour se remonter le moral les jours de cafard ?

Généralement, les petites déprimes ne durent pas mais sont désagréables. Je déteste cette injonction « Allez, il faut positiver ! ». Je pense qu’on ne devrait pas s’en vouloir de perdre le moral et que le diktat ou culte du bien-être peuvent devenir un piège à mélancolie. En revanche, apprendre à agir aide à retrouver le goût de la patate.

Pragmatique, je crois que je peux évacuer et surtout diluer ma morosité du moment avec ce qui me fait du bien. Je sais que cela ne va pas me rendre heureuse par miracle ! Je n’en ai pas envie la plupart du temps mais cet effort, qui réamorce du plaisir et de la satisfaction, empêche que le blues ne dure et, pire, ne s’incruste.

Voici 5 suggestions simples et souvent recommandées pour essayer de trouver ton bonheur. Commence par celle qui te convient le plus. Plusieurs feront leur petit effet cumulatif, plus rapide et plus certain.

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1. Faire appel aux bons sens

Les soins du corps soulagent car le cerveau libère des hormones. Les endorphines, ocytocine et autre dopamine aident à ressentir de la gaieté, améliorer l’enjouement et donner un gentil coup de fouet.

Se faire masser marche mieux que s’auto masser car se remettre à quelqu’un accroît la sensation de bien-être par le toucher. La sollicitation de l’odorat permet aussi de s’apaiser et de se rassurer avec des huiles essentielles de lavande, fleur d’oranger, vanille, petit grain et des essences de citron pour renforcer son moral. 

Des études suggèrent que la musique des années 80  mettrait particulièrement de bonne humeur : Abba Dancing Queen, Billy Joël Uptown Girl et mon préféré Jimmy Somerville You Make Me Feel. Mais, des personnes déprimées retrouvent la frite avec des musiques tristes qui les réconfortent et chassent leurs idées noires. L’essentiel est le pouvoir de la musique !

2. Passer à l’art

La pratique artistique est une soupape pour les émotions. On peut dessiner, danser, chanter… son ressenti sans penser, parler ou réfléchir. En évacuant spontanément les tensions par la voie du corps, on s’allège et on re puise une dynamique.

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3. Libérer l’expression

Écrire aide à chasser le cafard. Pour ma part, cela me fait beaucoup de bien. Tout simplement, mon âme se libère et je peux, avec le recul, relativiser. Je n’écris pas une œuvre, seulement en style télégraphique, et puis je déchire le papier. Pour aller plus vite, il m’arrive de me parler toute seule…c’est plus écologique 🙂

En matière d’expression, râler est contre indiqué pour retrouver le moral. On a l’impression qu’on est soulagé. Oui, sur le moment, mais à la longue, on devient finalement plus stressé et potentiellement démoralisé.

Enfin, les technophiles peuvent voir le bon côté des choses avec une application à télécharger comme smylife, où ils notent et consultent les choses agréables qui leur sont arrivées. Cette approche, conçue par un psychiatre, aide le déprimé obnubilé par les mauvais côtés à reconnaître que certaines choses sont positives et à adopter une nouvelle perspective.

4. Appeler un ami

Les âmes-sœurs éloignent le vague à l’âme. Elles sont de véritables distributeurs d’ocytocine, l’hormone du lien. Qui mieux qu’un ami joyeux et détendu pour remonter le moral en cas de petit découragement ? Il n’a qu’à être là, à écouter. C’est tout. S’éloigner au contraire des proches négatifs qui blâment et enfoncent.

Le rire est un massage du corps et de l’esprit. Il permet la production de dopamine, merveilleuse pour ressentir de l’euphorie et de la détente.

Parmi les amis à solliciter, les ronrons des chats stimulent la sérotonine, hormone du bien-être. Ce n’est pas pour rien que les bars à chats ont fait leur apparition. Et tu pourrais même rigoler avec le chat du Chester.

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Nature

5. Contacter Dame Nature

Rien ne vaut une bonne bonne marche à pieds pour s’oxygéner ou de jardiner. L’université canadienne de Régina a observé que 5 à 15 minutes dans un parc augmentent déjà le bien-être émotionnel. À défaut de sortir, la contemplation d’une photo aurait aussi quelques effets. Alors, un tour en forêt ou au bord de la mer ?

Toujours dans ce registre, le millepertuis aide à atténuer les dépressions légères, la passiflore les ruminations nocturnes et la rhodiola rebooste le moral. Comme toujours, demander conseil au pharmacien car certaines plantes sont incompatibles avec d’autres traitements. Un mot sur les fleurs de Bach : je ne sais pas quoi penser de l’élixir prêt à l’emploi, Déprime. Si quelqu’un a essayé et a envie d’en parler en commentaires, il est bienvenu.

Voilà ce que je voulais écrire sur la bonne humeur et la façon de retrouver le moral. Je termine par un livre : Sabine Duhamel , « Je m’en fous », à paraitre en avril 2022. Tout un programme, bon pour le moral, que je suis curieuse de découvrir.

Pour se résumer, tu mets plus de chance de ton côté si tu t’habitues à :

  • Prendre soin de toi et mobiliser tes sens ;
  • Ne pas te blâmer ou dévaloriser
  • Faire des exercices physiques ;
  • Te relaxer ou méditer :
  • Choisir certains aliments ;
  • Avoir des activités artistiques et expressives ;
  • Entretenir ta curiosité pour la nouveauté dans ta vie ;
  • T’appuyer sur tes proches ;
  • Faire un tour dans la nature.

Si tu laisses la mélancolie s’installer, ton bien-être et ta santé peuvent en pâtir. Ne permets pas au cafard de t’empêcher de profiter de la vie. Pour enclencher cette prévention, tu peux commencer par l’activité physique et la pratique de la relaxation.

Un gros hugg ! Anne.

Sources qui ont nourri cet article :

Magazine Plus jamais de coup de blues, janvier-février 2020

Michel Lejoyeux, Les 4 saisons de la bonne humeur

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