Les aliments longévité : sont-ils aussi de bons anti-âge ?

Parler du vieillissement laisse rarement indifférent.

Daphnée, 40 ans ne veut pas faire son âge, surveille ses premières rides avec appréhension et fait régulièrement un régime pour garder la ligne de ses jeunes années. Corinne, la soixantaine fringante, ne jure que par la santé et l’espérance de vie. Elle se voit bien faire partie des centenaires, comme à Okinawa.

Deux points de vue opposés, l’un tourné vers la jeunesse et l’autre vers la vieillesse ?

Oui et non. C’est vrai, il y a bien une différence entre anti-âge et longévité, au niveau du sens et de l’espérance.

Cependant, l’alimentation peut rapprocher Daphnée et Corinne, même si chacune prétend avoir le secret des aliments essentiels pour atteindre son but. La question est donc plutôt de savoir si l’alimentation longévité ou anti-âge est efficace, quelles que soient leurs attentes respectives.

Voilà le verdict :

  • Elle est bénéfique pour la santé, préserve du vieillissement,
    • Elle n’est pas bien compliquée et reste très accessible.
    En résumé
    alimentation longevite

      Quelle différence entre anti-âge et longévité ?

      • La longévité concerne l’espérance de vie et l’envie de repousser les limites de l’âge maximal et théorique des humains, estimé à 115 ans. La préoccupation se concentre sur la santé. La médecine anti-âge recherche les gènes favorables à la jeunesse des cellules ainsi que les principes pour réparer l’ADN et activer les facteurs de longévité. Le Docteur David Sinclair, professeur à Harvard, pense même que « le vieillissement est une maladie répandue mais évitable ». Néanmoins, à ce jour, si on pouvait le « soigner » pour avancer en âge en bonne santé, la longévité humaine ne dépasserait pas 150 ans, le corps perdant toutes ses capacités de résilience et de résistance au stress passés cet âge.
      • Anti-âge s’emploie fréquemment dans le domaine des produits cosmétiques qui préservent la peau du vieillissement, contre les rides, la baisse de production de collagène et les méfaits des radicaux libres. Dans notre société, très soucieuse d’apparence, manger pour entretenir sa jeunesse est un soin de plus.

      Finalement, la quête d’anti-âge ou de longévité espère ralentir les effets du temps et le vieillissement des cellules pour profiter de la vie dans le meilleur état possible.

      Quelles sont les preuves des effets de l’alimentation longévité ou anti-âge sur le vieillissement ?

      Les chercheurs ont documenté de nombreuses études à ce sujet.

      As-tu entendu parler des zones bleues ? Ces parties du monde recensent une forte densité de personnes centenaires : Okinawa, la Crête, Ikaria en Grèce, la Sardaigne, le Costa Rica, toutes des îles hormis cette dernière localisation.

      Dans ces régions, des habitudes alimentaires ancestrales ont été préservées : Angèle Ferreux-Maeght, cuisinière naturopathe et Vincent Valinducq médecin généraliste ont conduit une enquête passionnante pour comprendre l’alimentation longévité des centenaires.

      Son rôle pèse lourd mais celle-ci est aussi associée à une hygiène de vie favorable : avoir une activité physique régulière, faire de courtes siestes, se sentir utiles et un solide lien social. La notion d’anti-âge est absente car vieillir n’est pas considéré comme quelque chose à combattre.

      En 2022, une étude diffusée par l’association de publications scientifiques Plos à propos de l’impact des choix alimentaires sur l’espérance de vie a souligné qu’un « régime » adapté peut prolonger la durée de vie de 6 à 7 ans chez une personne d’âge moyen et jusqu’à 10 ans chez une personne jeune (selon leur consommation de fruits, légumes, céréales raffinées ou complètes, viande, légumineuses, produits laitiers, etc. )

      Pour leurs travaux, les chercheurs ont eu accès aux données de l’organisme Global Burden of Disease concernant l’état de santé des populations de différents pays.

      Comment la nutrition agit-elle sur le vieillissement et l’espérance de vie ?

      5 marqueurs biologiques sont directement liés au vieillissement.

      • La vitamine D : elle aide la réponse immunitaire du corps qui a tendance à s’amoindrir avec l’âge et combat les mécanismes de l’inflammation. Elle est fondamentale pour la solidité du squelette et contribue à prévenir les maladies cardiaques. Elle contribue à réduire la présence des radicaux libres, à l’origine du stress oxydatif, incriminé notamment dans le vieillissement de la peau.
      • La C-réactive protéine ou CRP : un  niveau élevé annonce un stress oxydatif, synonyme de vieillissement et des maladies associées à l’âge (cancers, pathologies oculaires, maladies cardiovasculaires et neurodégénératives…).
      • L’hémoglobine glyquée : elle reflète la glycémie et la concentration de glucose dans le sang sur les 3 derniers mois. C’est un indicateur de pré-diabète ou de diabète, c’est-à-dire un excès chronique de sucre dans le sang, à l’origine de nombreuses pathologies. La longévité est donc associée à un niveau de glycémie et d’insuline bas.
      • Le cholestérol LDL : un taux élevé de mauvais cholestérol (LDL) est un facteur de risque important de maladies cardiovasculaires, dues à des lésions des vaisseaux sanguins et des artères.
      • Les triglycérides : l’élévation des triglycérides favorise l’hypertension artérielle et le risque de maladies cardiovasculaires.

      Le syndrome métabolique représente un déficit important de plusieurs de ces marqueurs biologiques. Il est associé au vieillissement accéléré et à l’augmentation de la mortalité.

      Une alimentation, inspirée des habitudes traditionnelles des centenaires (aliments plus alcalins, riches en antioxydants, en fibres et protéines végétales, glucides de qualité, non raffinés), sans manger beaucoup de produits transformés, aide à maintenir les marqueurs biologiques à des niveaux normaux.

      Alimentation saine
      Aliments longévité

      Que manger pour devenir un centenaire bien dans sa peau ?

      Venons-en au plat de résistance ! La recette doit rester simple et applicable pour être adoptée à vie, sans se prendre la tête ni frustration.

      La base de l’alimentation longévité

      Facile à vivre en occident, cette alimentation naturelle n’est pas un régime mais le choix d’un mode de vie, retour aux sources. Je me pose simplement la question : est-ce qu’une personne âgée des zones bleues mange beaucoup de cet aliment ? Si la réponse me semble non, j’y réfléchis par 2 fois.

      Elle aide à améliorer les bilans sanguins et, cerise sur le gâteau, à perdre du poids progressivement.

      De meilleurs résultats sont obtenus, combinée à de l’activité physique quotidienne.

      • Des fruits et légumes à chaque repas, de préférence de saison, en bonne quantité, des herbes aromatiques riches en nutriments, vitamines, antioxydants
      • Des protéines végétales comme les légumineuses 2 à 3 fois par semaine
      • La modération sur les protéines animales, plutôt du poisson et 1 à 2 fois par semaine, ralentir ou éviter viande rouge, charcuterie, beurre, produits laitiers entiers et graisses saturées
      • Des féculents, principalement composés de tubercules comme la pomme de terre ou la patate douce (plutôt que des céréales, à consommer de préférence complètes ou semi-complètes)
      • Des oléagineux, une poignée chaque jour
      • De l’huile d’olive de bonne qualité, 3 cuillères par jour
      • Boire beaucoup d’eau sous toutes ses formes (nature, tisane, soupe)
      • Tout le reste, avec modération et bon sens pour ne pas sentir la frustration, néfaste aussi, (sucreries, céréales raffinées, glaces, sodas, fritures et l’alcool…)
      • Des aliments issus de l’élevage ou de l’agriculture biologique autant que possible

      Coup de pouce contre le stress oxydatif

      Le stress oxydatif accélère le vieillissement des cellules. Il est souvent cité à propos de la peau, attaquée par les radicaux libres responsables de la dégradation des tissus, du collagène, de l’élastine, et de l’apparition des taches brunes.

      Le corps possède un mécanisme de réparation mais la pollution, les produits et environnement toxiques, l’alcool, l’alimentation transformée et l’excès de sucres raffinés augmente considérablement les radicaux libres.

      De plus, le stress et la sédentarité pénalise l’oxygénation des cellules.

      Une alimentation antioxydante aide à entretenir l’organisme à gérer les radicaux libres  :

      • Les oligoéléments : zinc (huitres, cacao, sésame, son de blé) et sélénium (poisson) 
      • Les vitamines : principalement A (jaune d’œuf, carotte, citrouille, patate douce), C (persil, kiwi, agrumes, cassis), E (oléagineux, graines)
      • Les polyphénols : raisin noir, thé vert, myrtille, mûre
      • Les caroténoides : à trouver dans les fruits et légumes de couleur jaune, orange, rouge

      Pense à manger des fruits et légumes rouges, des crucifères, des épices (clou de girofle, curcuma, cannelle). Préserve les bienfaits de ces nutriments avec des cuissons vapeur et en consommant une part crus.

      Passage à la frugalité

      Une des habitudes des centenaires des zones bleues est de quitter la table sans être totalement rassasiés.

      Ils ont dû s’y habituer jeunes, en raison de leur vie modeste et ils continuent. Ils ne savaient certainement pas que manger moins souvent aide à vivre plus longtemps.

      Une durée sans manger crée un stress modéré qui force le corps à s’adapter alors que l’excès de poids accélère le vieillissement.

      Lorsque le glucose est bas, le corps fabrique plus d’énergie et le système immunitaire est plus performant. L’organisme en profite pour s’auto-nettoyer, puise dans les réserves adipeuses pour fonctionner et élimine les déchets accumulés dans les tissus.

      Les principes de frugalité alimentaire à retenir :

      • Moins manger aux repas : s’arrêter de manger alors qu’on a encore un peu faim, mastiquer lentement pour envoyer un signal de satiété au cerveau et diminuer la sensation de faim. Se servir aussi de petits contenants aide à réduire les portions
      • Pratiquer une forme de jeûne intermittent : supprimer progressivement un repas, essayer d’avoir une période sans manger de 12 à 16 heures et manger normalement aux autres repas. En parler avec son médecin pour avoir son avis.

      Adopter une alimentation anti-âge ou longévité est simple, bénéfique et conseillé. Elle devrait devenir rapidement une habitude.

      Plus en forme, moins fatigué(e), moins stressé(e), en freinant ou apaisant les maladies chroniques, en s’affinant, on se sent évidemment mieux.

      L’envie et le plaisir de prendre soin de soi et de son apparence se voit aussi à l’extérieur. La vie sourit et nous aussi.

      N’hésite pas, inspire-toi de ces conseils en vue d’une belle et longue vie.

      Sources: L’alimentation longévité – Éditions Oracom et recherches issues du Journal of physiology, du Multidisciplinary Digital Publishing Institute, du National Institute of Health, et de l’American heart association journal

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